Sur le vide du blanc...", cette phrase n'est pas de moi, elle est de Jean-Pierre Siméon, poète et directeur artistique du Printemps des poètes. Relire "Sur le vide du blanc" et sentir qu'il se passe quelque chose, que justement ce vide et ce blanc se côtoient à merveille pour nous transmettre l'âme éclairante de Chan Ky-Yut qui expose en ce moment quelques-unes de ses oeuvres au Musée Cernuschi. Je ne savais rien de ce grand peintre sino-canadien. J'étais vierge de toute critique, de toute lecture. J'ai avancé dans le silence du Musée, me suis laissée portér par les encres ...me suis assise pour encore mieux regarder, mais surtout pas pour ne pas mieux comprendre. L'essentiel est d'absorber comme le papier la poésie, le mouvement, les délavés, les blancs...et de rester regarder, regarder pour entrer en spiritualité. "Il faut court-circuiter les représentations de la poésie" a dit J.P Siméon. Ici, il faut court-circuiter les idées toutes faites que nous avons sur la tradition picturale chinoise et les courants picturaux contemporains. Il faut plus que jamais lâcher prise pour sentir l'énergie qui sourd, imaginer le geste. Alors, vient tout le reste, ce que j'ai absorbé, comme le papier, d'inattendu, de "on ne peut plus vécu". Et maintenant, je reprends ces notes griffonnées à l'orée d'un tableau: "Sur le vide du blanc qui ici miraculeusement n'est plus le rien mais quelque chose comme la densité du possible, une profondeur appelante, naît ce que par paresse ou ignorance, nous nommons le chaos et qui n'est que la liberté régnante du primordial", notes qui reprennent textuellement les mots de JP Siméon . Une invitation à découvrir ce peintre dans ce musée où la quiétude fait oublier l'agitation marketée des grandes expositions de la rentrée.
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