Leur art exige du silence. Du silence fait pour entrer en résonance avec leur travail ou plutôt leur cheminement. La voie qu'ils ont empruntée est ascèse, mue par le vide qui est ce grand ce tout par où l'homme s'élève. Car rien n'est jamais arrêté, l'instant est enfantement d'une présence vibrante toujours en devenir, est partage avec le cosmos. Lire François Cheng, c'est se laisser envahir par les mots, les sonorités, ne surtout pas intellectualiser mais être au plus près de ce qui est dit:" Toi qui sais/ Parle-nous de lilas / Ou de magnolias/ Nous qui retenons les noms/ Sans saisir la voie du don/De la sève qui glonfle en secret/chaque pétale/ Toi qui sais/ Apprends-nous à être/Pure couleur pure senteur/Rejoignant de cercle en cercle/ Toutes couleurs toutes senteurs/ dans l'abandon à la résonance/ Toi qui nous renvoies à notre nom". S' imprégner des tableaux de Fabienne Verdier, c'est s'inscrire dans le même mouvement et "se laisser aller - comme elle le dit si bien- comme le vol de l'hirondelle" . Son parcours rejoint en cela celui François Cheng: inscrit dans une culture chinoise dans laquelle elle ne s'est pas enfermée. Tous les deux y ont puisé la sève vivante par laquelle ils vivent pleinement leur modernité. Laissons-nous porter par les vibrations internes de leurs oeuvres respectives pour éviter trop de bavardages. Cela ne leur sied pas. Plutôt lire et regarder pour s'en éblouir l'âme.
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