Cela se passe dans le Parc de Saint-Cloud, à deux pas de chez moi, dans un lieu que j'arpente et que je connais, par coeur, ou presque. Cela se passe aussi à Sèvres. Et puis aussi, et surtout, dans la tête et dans le coeur de tous ces jeunes qui se retrouvent un été. Le Parc est leur terrain de jeu, leur terrain de confidences, de connivences. Ce parc les a vus grandir, ce parc les voit devenir. Adultes, ils le seront très bientôt. Ils sont sur le bord de leur nouvelle vie, en quête d'un avenir ou tout reste encore à construire, où leurs peurs se mêlent au bonheur d'être ensemble, tout simplement, si formidablement. Alors, quoi de mieux que de se retrouver dans la cour de récré, dans ces rues qui les ont vus courir, à se regarder, à se parler juste ce qu'il faut, sans trop de mots, en laissant le temps au temps, en laissant les regards se poser, s'interroger, se caresser, se répondre, en laissant les notes se répondre ( extrait de la très belle BO de Sztanke). Ils se connaissent depuis tant d'années, ils n'ont rien à prouver, ils sont juste là avec leur amitié, leur sincérité, ils ont juste à être ce qu'ils sont. Et c'est bien ainsi, et ainsi est la vie ou plutôt devrait être la vie, une fois que l'on a quitté les rivages de l'enfance et de la grande l'adolescence. Juste être, ne jamais paraître, être comme eux. Rien de trop appuyé, rien de trop timoré, juste une grande sensibilité à exprimer la vie qui va, qui entraîne, malmène et aime. Le talent de Mikhaël Hers tient certainement à cette justesse de ton, à ce vrai regard d' amour porté sur les êtres qu'il filme. Cela se sent, cela se voit, cela s'entend. On est dedans avec eux, au milieu d'eux, et c'est merveilleux. A voir, et déjà revoir. Absolument. Memory Lane, un film de Mikhaël Hers. Bonus cadeau avec cet extrait du film.
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