Deux découvertes en une soirée cela est beaucoup, cela est cadeau. Chacune est intense et aucune ne prend l'ascendant sur l'autre. Il y a d'un côté Russel Maliphant dont je découvre le travail pour la première fois à Chaillot. Il y a de l'autre côté, ou plutôt en même temps, la musique d'Alexander Zekke qui est pour moi pure révélation. Le projet est une création qui se voit autant qu'elle s'entend. Regarder c'est écouter, écouter c'est regarder. Les corps se plient, se déplient, se dépoient sous l'archet déchirant d'un violoncelle. Le geste se fait lent, saccadé, sculptural pour entrer en mouvement, ce mouvement qui était pour Rodin l'âme de toutes choses. Inspiré par le sculpteur "qui voyait dans la danse un formidable terrain de réflexion loin des séances traditionnelles de poses", Russel Maliphant a créé une pièce chorégraphique inspiré où les corps entrent en mouvement avec la lumière et la musique et où s'expriment les infinies possibilités plastiques du corps humain. J'ai regardé la scène fascinée, subjuguée, le temps semblait arrêté. " Je les ai contemplés en extase. Quel vide quand elles repartirent ", ces mots auraient pu être les miens, mais ce sont ceux de Rodin à propos des danseuses cambodgiennes. Oui, quelle vide mais un vide plein de beauté . Il me tarde d'y retourner. Le projet Rodin de Russel Maliphant au Théâtre National de Chaillot.
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