" Seule la terre " est déjà en soi un titre puissant qui interroge, amorce un désir d’en savoir plus sur la capacité qu’à cette terre à sauver, à induire une forme de rédemption, quelque chose de fort qui dépasse l’être tout entier. C’est ce que va vivre Johnny, jeune adulte contraint à vivre sa ruralité et son homosexualité de manière violente et réprimée. Johnny a envie de gueuler, de crier, de laisser tomber ses vieux, de « se casser », de les fuir, d’abandonner cette vie qu‘il honnit. Car à quoi bon aimer cette terre qui l’enterre, à quoi bon tenter de réparer ses vieux murs de pierres qui l’enserrent, à quoi bon soigner ses brebis ? Lui qui ne perçoit dans cette vastitude qu’une infinie finitude. Lui qui se sent outrageusement délaissé, abandonné, méprisé, reste pourtant là...sur ces terres familiales dont il ne peut entrevoir la beauté à aider les siens avec une morve d’adolescent rageur. Il y reste contraint et forcé de se faire aider par Gheorghe, un jeune roumain que tout oppose.
Dans ce film taiseux où chaque regard, chaque geste, chaque nuage, chaque pierre à sa place… se révèlent des désirs plus vastes que ces ciels et ces terres du Yorkshire. Des désirs qui sauvent.
Francis Lee nous offre un film d'une grande intensité où les silences dialoguent avec le vent, et où la violence et la pudeur se côtoient dans l'âpreté d'une terre qui n'attend qu'à être aimée.
Seule la terre de Francis Lee, un film lumineux porté par la grâce et le talent de ses deux acteurs : Josh O’Connor et Alec Secareanu. Hitchcock d’or/ Grand Prix du festival de Dinard. Extrait du film Seule la terre de Francis Lee
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