Quand l'utopie devient réalité ou quand un rêve de papier prend toute la mesure de sa réalité devant un public recueilli.
C'est ce qui est arrivé à François-Xavier Richard et à son orgue de papier au Musée de la chasse et de la nature. Car il fallait être vraiment fou amoureux de papier pour oser penser ce projet, lui laisser le temps de grandir et lui réserver le plus beau des écrins. Un si bel orgue dans un si beau lieu, que pouvait-on trouver de mieux pour enchanter ce Lauréat de la Villa Kujoyama qui l'activait pour la première fois, et pour nous enchanter ? Nous qui étions dans l'attente de ce qui allait arriver, déjà émerveillés par l'idée même de cette attente.
L'orgue est de bois et de papier mais pas n'importe quel papier, du washi, papier en fibres végétales utilisé au Japon depuis plus de 1300 ans dont la technique de fabrication est inscrite au Patrimoine immatériel de L'UNESCO. C'est donc avec ce papier que François-Xavier Richard a pensé une multitude d'instruments de musique pour le faire vibrer et chanter avec la complicité de Frédéric Blondy, compositeur et musicien, et Seijiro Murayama compositeur et percussionniste.
Il y a tout d'abord le silence qui ouvre le bal et laisse peu à peu place aux frottements, claquements, froissements qui viennent habiter l'espace. Nos oreilles attentives nous ouvrent les portes d'un autre monde, un monde où l'attention est portée à son incandescence pour nous faire écouter le chant du papier, suivre ses ondulations, ses voltes et ses demi-voltes, centrer notre attention sur cette pluralité de sons qui adviennent, vont et viennent, s'espacent, s'effacent et font corps avec notre propre corps. Et les yeux fermés, tels des derviches tourneurs, nous nous laissons emporter par la magie de cet orgue de papier.
L'orgue de papier de François-Xavier Richard // Construction et préparation avant le jour J
Visuel BG : Frédéric Blondy
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