" Wonderful one " est un spectacle tourné vers un au-delà fait de plasticité et de spiritualité, un au-delà fait de questionnements qui touchent à la place de l’homme dans la société, à sa relation à l’autre, à sa nature même.
J’en retiens ce cube blanc ouvert, métaphore vivante et fœtale de l’incubation d’êtres en devenir qui attendent, se ploient, se déploient, se cherchent, se sentent, se tendent, se trouvent…Deux êtres exprimant leur part de masculinité et de féminité sans détour.
Un cube blanc qui protège, et nous offre sa ligne brisée, signe de notre propre altérité. Un cube blanc dans lequel et sur lequel chaque danseur se pose, s’impose, se repose, trouve sa place, tremble et tressaille.
Cube blanc autour duquel se font et défont des gestes qui en disent long sur le parcours de deux êtres qui doivent affronter et accueillir ce qu’ils sont, deviennent.
Soubresauts, tensions, solitude, ouvertures, arabesques, délicatesse, amour, protection…
Ici la grande partition de ce qui se joue en chacun de nous est d’une grande beauté, un engagement de tous les instants porté à son incandescence par Pascal Beugré-Tellier et Ludovic Codura sur des Madrigaux de Monteverdi.
Il me reste ces regards enveloppants et ces mains qui protègent, apaisent…
Chacun à son tour devenu pieta.
Wonderful One, quand le masculin et le féminin ne font plus qu’un.
Cliquer et regarder cet extrait :
Wonderful One d’Abou Lagraa / Théâtre National de la Danse Chaillot
NB : Ce cube blanc était-il la préfiguration de la chapelle Sainte-Marie d'Annonay où s'est installée en 2018 la Compagnie La Baraka. Je le crois. Tant de spiritualité à vivre et à dire doit se perpétuer encore et encore.
Et pour en savoir plus sur Abou Lagraa ce lien Hors-champs par Laure Adler